Électricité photovoltaïque : autoconsommation ou revente ?

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Depuis 2017, les particuliers qui produisent leur électricité à partir de panneaux solaires photovoltaïques ont la possibilité de la consommer, de la revendre, ou de revendre uniquement le surplus. Quels sont les avantages de l’autoconsommation photovoltaïque et de la revente du surplus ? Quels sont les critères à prendre en compte avant de vous lancer dans la production d’énergie photovoltaïque ?

Que faire de l’électricité produite par vos panneaux solaires ? 4 possibilités

L’énergie photovoltaïque a plus d’un avantage : elle est écologique, renouvelable, et elle permet de bénéficier d’aides financières non négligeables tant à l’installation que sur le long terme par le biais d’exonérations sur l’impôt sur le revenu. Trois solutions s’offrent aux particuliers pour produire et autoconsommer leur électricité photovoltaïque.

La revente de toute l’électricité photovoltaïque produite

La première de ces possibilités est la revente totale de l’électricité que vous produisez. Cela consiste tout simplement à vendre votre production auprès d’un fournisseur d’énergie. La grande majorité des utilisateurs font le choix de la vendre à EDF Obligation d’Achat, qui propose des contrats de 20 ans. Cette option n’est envisageable que si la pose de vos panneaux solaires a été réalisée par un professionnel qualifié RGE.

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Les avantages et inconvénients de la revente totale

Le principal avantage de la revente totale est que cela vous permet d’obtenir un revenu lié à votre production tous les ans. Si vous optez pour l’EDF OA, le prix de rachat de votre électricité est fixé par la loi. Grâce à ce revenu, vous pouvez rentabiliser votre investissement plus ou moins rapidement. 

En revanche, vous continuez à devoir utiliser l’énergie du réseau pour les besoins de votre foyer. Vos factures ne diminuent donc pas et vous êtes touché comme tous les autres par les hausses éventuelles des tarifs.

La rentabilité que vous pouvez espérer

Une installation solaire en revente totale met en moyenne entre 12 et 15 ans pour être rentabilisée. À partir de ce moment-là, les revenus que vous générez grâce à la vente de votre production électrique sont des bénéfices nets.

Après les 20 ans de votre contrat avec EDF OA, vous pouvez choisir de vendre votre électricité à un autre fournisseur, ou bien de continuer à la vendre à EDF.

L’autoconsommation totale 

L’autoconsommation totale consiste à utiliser l’intégralité de votre production électrique pour vos besoins personnels. Vous pouvez compléter cette production en achetant le complément d’électricité dont vous avez besoin auprès d’un fournisseur.

Les avantages et inconvénients de l’autoconsommation totale 

L’autoconsommation totale vous permet de réduire vos factures d’électricité et de dépendre de façon moins importante du réseau électrique. Ainsi, vous n’êtes plus autant impacté financièrement par les augmentations de tarifs des prix de l’électricité. Cela vous permet également de consommer une électricité verte et produite localement. Cela participe activement à la transition énergétique, nécessaire pour l’avenir de tous. 

Cependant, il faut savoir qu’il est extrêmement difficile d’être autonome à 100 % en électricité en installant des panneaux solaires. En effet, le fait qu’il fasse jour peu de temps en hiver, au moment où nos besoins énergétiques sont les plus élevés, rend cette tâche difficile. Pour profiter au maximum de l’électricité, il est nécessaire de programmer vos appareils électriques (lave-linge, lave-vaisselle, etc.) en journée. Vous devrez certainement faire l’acquisition d’un appareil de chauffage d’appoint. Enfin, l’achat d’une batterie peut se révéler très intéressant puisqu’elle permet de stocker une partie de l’énergie produite, afin de l’utiliser plus tard.

La rentabilité que vous pouvez espérer

En autoconsommation totale, la rentabilité se calcule grâce aux économies que vous effectuez sur vos factures d’électricité. Vous ne dégagez aucun revenu supplémentaire. Pour une rentabilité maximale, vous devez prendre garde à bien dimensionner votre installation. En effet, l’électricité que vous produisez, mais n’utilisez pas, est entièrement perdue.

La rentabilité d’une installation en autoconsommation dépend intégralement de votre consommation électrique annuelle. Pour la calculer, il vous suffit de diviser le prix de votre installation par les économies que vous pouvez espérer faire par an. En moyenne, la rentabilité d’une installation en autoconsommation totale se situe entre 10 et 15 ans.

L’autoconsommation avec revente du surplus

La troisième possibilité consiste à consommer l’électricité que vous produisez et à vendre votre surplus auprès d’un fournisseur d’électricité, généralement EDF OA.

Les avantages et inconvénients de l’autoconsommation avec revente du surplus.

Comme pour l’autoconsommation totale, vous profitez de certains avantages : le fait de consommer une électricité verte et locale, faire des économies sur vos factures d’électricité et être beaucoup moins dépendant du réseau pour couvrir vos besoins énergétiques. La grande différence avec l’autoconsommation totale est que l’autoconsommation avec revente du surplus vous permet de générer un revenu complémentaire grâce à la vente de toute l’électricité que vous n’utilisez pas. Ainsi, votre installation est rentable plus rapidement. Ce mode de consommation vous permet également de profiter de la prime à l’autoconsommation. Celle-ci est versée en 5 ans et son montant dépend de la puissance de votre installation. 

Une des rares contraintes concerne le fait que vous êtes obligé de faire réaliser votre installation par un professionnel qualifié RGE.

La rentabilité que vous pouvez espérer

Pour calculer la rentabilité de votre installation, vous devez prendre en compte le coût de l’installation, le montant des primes que vous pouvez toucher, les économies que vous réalisez chaque année sur vos factures d’énergie et le montant des revenus issus de la vente de votre électricité. 

En moyenne, une telle installation est rentabilisée au bout de 10 à 15 ans. Ensuite, vous continuez à bénéficier de factures plus basses et d’un complément de revenus annuels.
 

La location des panneaux solaires

Enfin, la dernière possibilité est de louer des panneaux solaires. Généralement, ce type de contrat propose une option d’achat (on parle alors de LOA). Pendant la durée du contrat, vous profitez donc des avantages du photovoltaïque en échange du paiement d’un loyer mensuel auprès du propriétaire des panneaux. En cours de contrat ou à la fin de celui-ci, vous pouvez décider d’acheter l’installation à un prix dégressif. Sinon, vous pouvez demander à retirer les panneaux de votre toiture.

Les avantages et inconvénients de la location de panneaux solaires 

L’avantage principal de la location de panneaux solaires est que vous n’avez pas besoin d’apport pour les acquérir. Cela vous évite également d’entamer l’ensemble de votre épargne et de contracter un prêt auprès d’une banque. Vous devez simplement payer un loyer mensuel au propriétaire des panneaux. Même si vous faites de la location, vous pouvez bénéficier de la prime à l’autoconsommation et vous pouvez revendre votre surplus de production auprès d’EDF OA.

L’inconvénient est que si vous faites un calcul précis du coût total de vos panneaux à l’issue du contrat, celui-ci est généralement plus élevé qu’en effectuant un achat neuf. L’investissement reste toutefois avantageux sur le long terme.

La rentabilité que vous pouvez espérer

À l’issue de votre contrat de 20 ans, vous devenez généralement propriétaire, soit automatiquement, soit en reversant une petite somme (par exemple 300 €) au propriétaire. À partir de ce moment-là, tous les gains que vous faites grâce à la vente de votre surplus et aux économies d’électricité sont des gains nets. Votre installation peut encore fonctionner pendant 20 ans : les gains cumulés atteignent donc plusieurs milliers d’euros.

 

Avantages

Inconvénients

Rentabilité

Revente totale

 

Obtention d’un revenu annuel

 

 

 

Prix fixé par la loi pendant 20 ans

 

 

Pas d’économies sur vos factures d’électricité

 

Vulnérabilité face aux hausse des prix de l’énergie

 

 

 

Obligation de faire réaliser les travaux par un professionnel qualifié RGE

 

Entre 12 et 15 ans

  Avantages Inconvénients Rentabilité

Autoconsommation totale

 

Réduction de vos factures d’électricité

 

 

 

Moins de vulnérabilité face aux hausses des prix de l’énergie

 

 

 

Consommation d’une électricité verte

 

 

Difficile d’être 100% autonome

 

 

 

Nécessité d’avoir un chauffage d’appoint

 

 

 

Achat d’une batterie recommandée, mais relativement chère

 

Entre 10 et 15 ans

  Avantages Inconvénients Rentabilité

Autoconsommation avec revente du surplus

 

Réduction de vos factures d’électricité

 

 

 

Moins de vulnérabilité face aux hausses des prix de l’énergie

 

 

 

Consommation d’une électricité verte

 

 

 

Obtention d’un revenu complémentaire grâce à la vente du surplus

 

 

 

Plusieurs aides de l’État accessibles

 

 

Obligation de faire réaliser les travaux par un professionnel qualifié RGE

 

Entre 10 et 15 an

 

Avantages

Inconvénients

Rentabilité

Location de panneaux solaires

 

Pas besoin d’apport ou de prêt

 

 

 

Possibilité de devenir propriétaire de l’installation à l’issue du contrat de location

 

 

 

Plusieurs aides de l’État accessibles

 

 

Investissement global plus élevé que pour un achat direct

 

Une vingtaine d’années

Quels sont les critères à prendre en compte avant l’installation de panneaux photovoltaïques pour l’autoconsommation ?

Le photovoltaïque, c’est fantastique, mais ne cédez pas aux sirènes des démarcheurs qui vous promettent monts et merveilles. Avant de franchir le pas, il faut prendre en compte un certain nombre de facteurs.

Vos besoins énergétiques

Avant d’opter pour une solution plutôt qu’une autre, essayez de déterminer précisément vos habitudes de consommation électrique. Si vous n’êtes pas là de la journée et si vous vous absentez pendant les vacances estivales, ce qui fait que votre consommation d’électricité n’est pas à son maximum en journée quand le soleil permet de produire de l’électricité, privilégiez la revente totale à l’autoconsommation. L’idéal est d’estimer votre "bruit de fond" (c’est-à-dire votre consommation minimale) qui correspond à la consommation de vos appareils fonctionnant tout le temps. Si votre production d’électricité couvre leur consommation, il peut être intéressant d’opter pour l’autoconsommation.

Le taux d’ensoleillement de votre région

Les panneaux photovoltaïques ne sont pas rentables partout dans le monde. L’ADEME met à disposition une carte d’ensoleillement de la France qui vous permet de vérifier la rentabilité de votre installation.

La place disponible

Un autre facteur à prendre en compte est l’intégration au bâti. Il n’est pas nécessaire d’installer les panneaux photovoltaïques sur la toiture : de nombreuses techniques existent désormais pour poser des panneaux solaires chez soi, sur du bardage, des brise-soleil, des murs-rideaux, par exemple. Installer des panneaux solaires sur des équipements peut se révéler coûteux et vous fait perdre les primes d’intégration au bâti.

L’optimisation de votre consommation d’électricité

Si vous pratiquez l’autoconsommation de l’électricité photovoltaïque produite, vous aurez peut-être à changer vos habitudes de consommation : faire tourner le lave-linge et le lave-vaisselle ou chauffer l’eau sanitaire pendant la journée plutôt que le soir ou la nuit, par exemple, quand les panneaux solaires produisent de l’électricité, afin de consommer en instantané. Vous pouvez pour cela vous équiper de boxes qui mettent en route les appareils lorsque de l’électricité photovoltaïque est produite pour éviter la perte du surplus (ou sa revente à un tarif désormais peu rentable).

Les coûts d’installation et de fonctionnement

C’est le nerf de la guerre. Néanmoins, une bonne nouvelle : les coûts ont énormément baissé ces dernières années, et il faut compter aujourd’hui entre 2 000 et 2 500 € par kilowatt-crête posé(2). Le coût d’entretien n’est pas élevé non plus, et les dispositifs ont une durée de vie qui oscille entre 20 et 25 ans à l’heure actuelle. Il faut toutefois ajouter, en cas de revente partielle ou totale du surplus, le TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) facturé par ENEDIS ou votre EDL, soit 15 € par mois pour la revente du surplus et 40 € par mois pour la revente totale. Le seul coût important est l’éventuel remplacement de l’onduleur. Attention, cela peut coûter jusqu’à 2 000 €.

Le tarif de revente du surplus

Pour calculer la rentabilité de votre installation si vous décidez de revendre le surplus ou la totalité de votre production d’électricité photovoltaïque, il faut connaître le prix de rachat par le fournisseur d’énergie. C’est la CRE qui détermine le tarif d’achat de l’électricité produite chaque trimestre. Notez que ce tarif est en baisse constante ces dernières années. Toutefois, en autoconsommation, cela peut rester très intéressant financièrement, et la bonne nouvelle est que les fournisseurs d’énergie proposent désormais des solutions d’autoconsommation solaire tout compris, comme la solution ENGIE My Power(3).

 

Autoconsommation individuelle ou collective : faites le bon choix

Deux formes d’autoconsommation existent :

  • L’autoconsommation individuelle. C’est la forme d’autoconsommation la plus répandue. Il s’agit tout simplement d’utiliser, au sein de son propre foyer, tout ou une partie de sa production électrique. Dans certains cas, la revente du surplus auprès d’un fournisseur d’énergie est possible.
  • L’autoconsommation collective. Dans ce cas, ce sont plusieurs parties prenantes qui peuvent consommer tout, ou une partie de l’énergie produite. Elles sont alors regroupées au sein d’une personne morale (une copropriété par exemple). Cela permet de répartir la production solaire entre les personnes qui en ont besoin. Une convention d’autoconsommation collective permet de fixer les modalités de répartition entre les différentes parties prenantes.

L’autoconsommation individuelle est sans aucun doute la forme la plus simple pour autoconsommer. Elle implique simplement de réaliser un investissement relativement important tout seul. En autoconsommation, plusieurs personnes se lancent ensemble dans un projet solaire. Les limites restent importantes pour le moment : il faut en effet que les foyers ne soient pas espacés de plus de 2 km, que chacun possède un compteur Linky et que toutes les personnes se mettent d’accord pour signer une convention. Il n’y a pour le moment pas de subventions destinées à ce type d’installations. 

Vous connaissez désormais en détail les différentes possibilités qui s’offrent à vous concernant l’électricité produite grâce à vos panneaux solaires. À vous de choisir la solution qui s’adapte le plus à vos besoins et vos envies. Si vous avez besoin, n’hésitez pas à prendre contact avec un professionnel du secteur : celui-ci pourra vous aider à faire votre choix.

 

Combien coûte la location de panneaux solaires ?

Généralement, le coût de la location dépend de la puissance des panneaux qui sont loués. Il faut compter une cinquantaine d’euros par mois pour 3 kWc, un peu moins de 100 €/mois pour 6 kWc et environ 125 €/mois pour 9 kWc.

Le tarif de rachat photovoltaïque est-il le même en autoconsommation qu’en revente totale ?

Non, les tarifs sont différents en revente totale qu’en autoconsommation avec revente de surplus. En revente totale, les tarifs de rachat sont plus élevés qu’en revente de surplus. Les tarifs subventionnés sont mis à jour chaque trimestre.

Y a-t-il des conditions particulières pour vendre son électricité auprès d’EDF ?

Oui, un certain nombre de conditions sont à respecter :

  • Vos panneaux doivent être installés sur un toit.
  • Vous devez avoir fait réaliser votre installation par un professionnel qualifié RGE.
  • Votre installation ne doit pas dépasser 100 kWc.

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